Le clan des Ours

Apprendre et jouer à la maison

L’écrit comme support de l’oral 1 octobre 2010

Filed under: Langage,Réflexions sur les apprentissages — myriamemond @ 9:04

Aujourd’hui l’orthophoniste était très très satisfaite de la séance avec Erwann. Pas très souvent qu’on lui fait des compliments car il est plutôt du genre dissipé, peu attentif ou voulant mener la danse ! Ils ont travaillé autour des signes uniquement, pas de pictos. Elle trouve qu’Erwann assimile très bien les signes. De plus, au niveau de la prononciation et de la verbalisation, Erwann produit de plus en plus de syllabes et de phonèmes (nous l’avions déjà remarqué). Sur cet aspect, elle utilise également les gestes de Borel-Maisonny pour accompagner l’oralisation…et ça marche plutôt bien ! Il faut dire qu’il est habitué car j’utilise aussi cette méthode à la maison (voir post sur ce sujet).

Ainsi, touts les efforts entrepris ces derniers mois autour de la prononciation commencent à porter leurs fruits. De plus, depuis la rentrée, nous travaillons également, de manière plus régulière, avec les lettres rugueuses (merci Kikilo pour ta présentation de fabrication de lettres rugueuses que j’ai repris pour remplacer mes lettres cartonnées) de la façon suivante :

  1. présentation de la lettre,
  2. prononciation de la lettre en accompagnant avec le geste Borel-Maisonny,
  3. suivi du contour de la lettre avec le doigt,
  4. tracé de la lettre dans de la semoule,
  5. association avec la lettre cursive magnétique correspondante,
  6. fabrication de la lettre en pâte à modeler.

Pour l’instant, nous ne faisons pas de tracé au crayon, car Erwann n’a pas encore une tenue de crayon suffisamment correcte pour ce genre de tracé. De temps à autre, j’ajoute un petit jeu supplémentaire :

  • suivi du tracé rugueux avec le doigt et les yeux fermés,
  • trouver de quelle lettre il s’agit en suivant le tracé rugueux les yeux fermés,
  • toucher une lettre magnétique dans un sac (sans la voir) et deviner de quelle lettre il s’agit,

Nous avons commencé par les voyelles, qu’Erwann connaît parfaitement bien maintenant. Nous faisons également un peu de reconnaissance phonétique. Pour cela, je choisis une voyelle que nous lisons ensemble. Ensuite, je lui présente une image, nous la dénommons ensemble puis il doit dire s’il entend le son de la voyelle retenue dans le mot (ex : je choisis le « o », je lui présente l’image d’une orange : il doit placer l’image sous le « o » car on entend « o » dans « orange ») … pas si facile, mais petit à petit sa conscience phonologique se développe.

Je pense introduire les consommes progressivement en commençant par celles qu’il sait bien prononcer (p -qu’il connaît déjà bien-, t, m, b), puis peu à peu les autres. Je sais que pour certaines cela va être très difficile car il ne peut (ou ne sait pas encore) prononcer le son (par exemple : « l » avec la, le, li, lo, lu , ou « f » : fa, fe, fi, fo, fu).

En parallèle à ce travail, nous continuons nos séries d’entraînement à la prononciation :

  1. p : pa, pe, pi, po, pu, pou, pé, pè
  2. t : ta, te, ti, to, tu, tou, té, tè
  3. etc …
  4. puis en associant 2 syllabes déjà maîtrisées : ta-pis, mo-to, pa-té, etc …

Nous faisons généralement cela sous forme de petit jeu, plusieurs fois dans la journée et pas plus de 2 minutes chaque fois (en mettant les chaussures, dans la voiture, en sortant du bain…).

C’est un programme chargé mais quand je vois les progrès accomplis par Erwann ces derniers mois (surtout cet été), je me dis que cela vaut le coup de s’investir et de tenir le cap.

 

Apprentissage de la lecture 6 septembre 2010

Filed under: école à la maison,Langage,Réflexions sur les apprentissages — myriamemond @ 10:20

Ce sujet, d’actualité en ces jours de rentrée, me passionne depuis longtemps : Comment les enfants apprennent à lire ? Quelle méthode sera la plus adaptée à chacun d’entre eux ?

Tout d’abord, j’ai cherché à comprendre quels étaient les mécanismes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Je suis tombée, par hasard, sur les travaux du Dr Wettstein-Badour concernant l’apprentissage du langage écrit, et en particulier : « Apprentissage de la lecture – Le non-sens des pédagogies actuelles« , publié en mars 2000, j’ai été convaincue renforcée dans ma conviction du bien fondé des méthodes syllabiques. Pourquoi utilise-t-on encore des méthodes mixtes ou globales à l’école ? !!!

Ma fille a appris à lire avec la méthode de lecture plurisensorielle développée par le Dr Wettstein-Badour :

Ayant des cas de dyslexie dans la famille, j’ai souhaité prendre les devants et utiliser une méthode ayant fait ces preuves dans ce domaine. C’est un peu cher (env.40 euros), mais c’est très efficace. Après avoir vu  les voyelles, les consonnes sont introduites progressivement. Seules les combinaisons de lettres déjà étudiées sont proposées à l’enfant, il n’y a pas non plus de lettre muette jusqu’à une bonne moitié de la méthode. L’approche est plurisesorielle car elle fait appel à l’écoute des sons (avec des exercices de reconnaissance de phonèmes), à la manipulation de lettres mobiles et au sens du toucher (avec les lettres rugueuses) avant le passage à l’écriture. Finalement, on y retrouve de la pédagogie Montessori !

Pour mon fils Aymeric, qui n’accrochait pas avec la méthode précédente (trop détaillée à son goût) , j’ai utilisé le manuel de lecture édité par la Librairie des Ecoles.

ainsi que le manuel d’écriture associé :

Cette méthode, syllabique, est richement illustrée, agréable à lire et propose des textes en script et des textes en cursives. Elle est disponible en téléchargement sur le site de la Librairie des Ecoles. Le manuel d’écriture suit chaque chapitre du manuel de lecture , propose des exercices d’application et introduit des notions de grammaire et d’orthographe (genre, nombre, est/et, a/à…).

A cause (ou grâce) au retard de langage d’Erwann, je me suis aussi penchée sur la méthode gestuelle d’apprentissage du langage écrit, créée par Suzanne Borel-Maisonny, une des fondatrice en France de l’orthophonie. J’ai réussi à trouver un exemplaire des premières éditions (d’occasion à la librairie Gilbert). Je me sers de la gestuelle avec Aymeric pour faciliter la mémorisation phonème/graphème et cela fonctionne plutôt bien. Les petits textes courts proposés dans le manuel sont également un support supplémentaire pour s’entraîner à lire. Cette méthode a été reprise par Clotilde Sylvestre de Sacy qui propose ainsi plusieurs ouvrages en fonction du niveau de l’enfant (en photo, le tome 1 de la méthode).

Je pense qu’Erwann apprendra à lire avec cette dernière méthode . Avec son orthophoniste, nous utilisons déjà les gestes pour travailler la prononciation. Depuis que nous faisons des exercices quotidiens (ma, me, mi, mo, mu, ta, te…..), Erwann parvient à produire de plus en plus de syllabes, et à associer deux syllabes travaillées pour former des mots (moto, tapis, bateau…)….mais je m’éloigne du sujet (cela sera pour un autre post !).

Pour finir, je voudrais parler d’un ouvrage que j’ai lu récemment : Apprendre à lire en famille aux Editions l’Instant Présent.

L’auteur insiste sur les bienfaits de l’apprentissage syllabique, mais elle précise et rappelle (on a parfois tendance à l’oublier) que la lecture est avant tout une question de plaisir, et qu’il est donc important de trouver du sens à ce que l’on lit. Ce livre est rempli de conseils, de bon sens, de pistes de travail…une vraie mine d’or pour celles et ceux, qui comme moi, cherchent à donner le goût de lire à leurs enfants.